Vol Partnair 394: Une tragédie qui a boulversé l’aéronautique

La tragédie du vol Partnair 394 se déroule le 8 septembre 1989 : l’avion va s’abîmer au large des côtes danoises en Mer du Nord peu de temps après le décollage. Lors de cet accident l’ensemble des 55 passagers et membres d’équipages ont malheureusement trouvé la mort. C’est une compagnie maritime norvégienne qui avait affrété ce vol charter entre Oslo et Hambourg. Ce vol transportait des employés de la compagnie qui partaient voir l’inauguration d’un navire de leur entreprise.

Vol Partnair 394. Scandinavian Airlines

L’avion qui s’est écrasé était un Convair 580 immatriculé LN-PAA, il cumulait 36,945 heures de vol. Convair, une société américaine, a conçu et produit cet aéronef entre mars 1952 et juin 1956, fabricant 311 exemplaires. Les compagnies aériennes appréciaient beaucoup ce modèle bimoteur, destiné aux vols courts et moyens courriers, pour sa fiabilité.

Déroulement de l'enquête

Pour commencer, la théorie principale était qu’un acte criminel avait causé le crash du Convair. La première hypothèse de l’enquête était qu’une bombe avait été à l’origine du crash. Par la suite, des analyses ont révélé que les traces d’explosifs étaient infimes. Les enquêteurs ont donc pu écarter cette théorie et continuer les recherches dans d’autres directions.

 

Plus tard, au cours de l’enquête du vol Partnair 394, une autre théorie est apparue. Les enquêteurs se sont aperçu qu’un autre avion avait volé à proximité du Convair juste avant le crash. Il s’agissait d’un avion de l’armée de l’air norvégienne. Ce chasseur F-16 pouvait être à l’origine du crash, son importante zone de turbulence aurait pu déstabiliser l’avion de Partnair. Cependant les enquêteurs ont finalement prouvé le respect des normes aériennes avec l’aide des enregistrements du contrôle aérien. Les enquêteurs sont donc repartis à la recherche d’une nouvelle cause de crash. 

Les causes du crash du vol Partnair 394

L’enquête a révélé que la catastrophe du vol Partnair 394 était principalement causée par une combinaison de défauts mécaniques et de l’utilisation de pièces contrefaites lors de la maintenance de l’appareil. La cause principale de l’accident était liée à la gouverne de direction, située à l’arrière de l’avion, qui permet de contrôler la direction et la stabilité de l’appareil.

 

Les boulons de fixation, remplacés par des pièces contrefaites de qualité inférieure, ne respectaient pas les normes de sécurité. Ce défaut a entraîné un jeu excessif, créant des vibrations croissantes au fur et à mesure que l’avion prenait de l’altitude. La mise en marche de l’APU (Auxiliary Power Unit), conçue pour fournir de l’énergie, a aggravé les secousses. La combinaison des vibrations a progressivement rendu l’appareil instable, compliquant le contrôle par les pilotes.

 

Les secousses croissantes ont compromis l’intégrité structurelle de l’appareil, provoquant la rupture de certaines parties essentielles du fuselage et de la queue. L’avion s’est désintégré en plein vol, plongeant dans la mer du Nord et entraînant la mort de tous les passagers et membres d’équipage.

Conclusion de l'enquête

Selon le bureau d’investigation norvégien, le crash résulte de trois éléments.

 

Pièces contrefaites : L’enquête a révélé l’utilisation de pièces contrefaites, comme des boulons de fixation de la gouverne de direction. Ces pièces défectueuses ne respectaient pas les normes aéronautiques. Elles ont causé un jeu excessif dans la fixation, créant des vibrations croissantes. Cette instabilité a compromis la stabilité de l’appareil pendant le vol.

 

Rôle de l’APU : L’APU (unité auxiliaire de puissance) a généré des vibrations supplémentaires, aggravant la situation. Ces vibrations ont rendu l’appareil encore plus instable. L’avion était déjà fragilisé par les défaillances structurelles de la gouverne de direction.

 

Problèmes dans l’approvisionnement des pièces : L’enquête a révélé des lacunes dans l’approvisionnement des pièces détachées. Le contrôle rigoureux et la traçabilité des composants manquaient. Bien que Partnair ait suivi les procédures standards, une surveillance renforcée s’imposait. Une meilleure gestion des pièces de rechange était nécessaire pour éviter de futurs incidents.

Conséquences de l'enquête sur l'aviation

Les conclusions de l’enquête ont révélé des défaillances dans la maintenance et la circulation de pièces contrefaites. Après l’accident, une enquête a découvert un marché parallèle fournissant environ 25% des pièces de rechange aéronautiques. Cette découverte a entraîné des mesures pour démanteler ce marché illégal et renforcer les contrôles de sécurité aérienne. La compagnie Partnair, fragilisée par des difficultés financières, n’a pas survécu et a déposé le bilan.

 

Les autorités aéronautiques ont renforcé les sanctions contre les acteurs de la production de pièces contrefaites. Elles ont imposé des mesures strictes pour assurer la traçabilité des composants utilisés dans les avions. Un rappel mondial a incité les compagnies à revoir leurs procédures de vérification des pièces détachées. Cette tragédie a conduit à des réformes fondamentales dans l’industrie aéronautique, créant un environnement plus sûr.

 

Depuis l’accident, aucun incident majeur lié à des pièces de contrefaçon n’a été signalé. Le crash a agi comme un véritable électrochoc pour le secteur aéronautique, révélant l’urgence de repenser en profondeur les mécanismes de contrôle et de prévention. Cette catastrophe a donc laissé un héritage durable, qui a permis de prévenir de futures tragédies, et ce, bien des années après.

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